Pour les blancs qui s’opposent au racisme : comment arrêter d’avoir tout faux!

Première traduction sur ce blog 🙂 Ayant partagée le lien originel de ce texte en anglais sur Twitter, je me suis fait la réflexion qu’une traduction pourrait être utile, tellement l’article est dense et l’anglais un peu soutenu. Ce texte traite de la position d’allié blanc opposant le racisme. Un corollaire pour le sexisme (que j’ai aussi partagé) existe chez le même auteur, mais les deux étant assez redondants et longs, j’ai décidé de traduire uniquement le premier.

Je suis tombée sur cet article il y a un bon bout de temps de ça en naviguant sur les Internets, comme on dit… Bien que j’en ai lu plusieurs autres sur cette thématique (la thématique étant « Comment adopter un comportement correct d’allié? »), il me semblait important de relayer celui-ci… Pourquoi lui et pas un autre? Déjà, j’apprécie particulièrement le blog…Si vous lisez l’anglais, vous pourrez voir par vous même comment l’auteur blanc nord-américain de transidentité masculine décortique les différentes questions d’oppressions du point de vue de son expérience avec une précision  bien appréciable.

Néanmoins, on pourrait me reprocher (Je pense déjà entendre des sœurs ;)) de ne pas avoir fait entendre ma propre voix sur le sujet, ou de ne pas relayer plutôt celles d’autres personnes noires. Même si cette critique serait justifiée, je choisis tout de même traduire ce texte. Pourquoi?

Déjà, l’auteur a beau être blanc, sa transidentité ne le met pas dans un axe totalement privilégié. Ensuite, le texte est l’un des plus complets et longs que j’ai pu voir sur le sujet, et ensuite, même si je suis d’accord qu’on a pas à être forcément sympa quand on parle de l’oppresseur, c’est un texte qui est le plus doux possible et donc mieux à même de faire comprendre ce qu’être un bon allié blanc, sur le racisme.

Quant à la traduction, elle sera forcément imparfaite (ce n’est pas mon métier, hein). Mais j’essayerais d’être aussi proche du texte que possible, tout en prenant des libertés (quand j’estime qu’une expression est dure à reproduire texto en français,  altère la fluidité de compréhension, ou encore quand des liens sont nécessaires à la bonnes compréhension du texte). Merci aussi @Verechnaya, une twitta sympa pour la relecture et les corrections!

Sans plus attendre, je vous laisse avec Haifisch

 

Pour rester dans la tradition de mon premier post titré de manière très similaire sur « Comment être un meilleur allié anti-misogynie », je vais simplement copier-coller cette clause de non-responsabilité de cette entrée ici. Certaines autres parties de ce post vont être aussi copiés-collés de ce même premier post, parce que beaucoup de ce que j’ai déjà dit est aussi applicable ici.

J’ai réellement travaillé très dur depuis maintenant des années pour comprendre privilège et oppression, et comment ces deux entités ont un rôle dans ma vie de tous les jours. Le temps est venu, il me semble, d’essayer de partager un peu de cette connaissance. Afin que vous compreniez  de quelle position je parle, je suis conscient que je suis privilégié  en tant qu’individu des différentes manières suivantes :

Je suis né en Amérique du Nord, et je continue à y vivre. J’ai de bonnes conditions de vie avec un accès à la littérature, à l’éducation, à l’eau potable, ainsi de suite. Je m’en tire relativement plutôt bien, en ayant juste l’exceptionnelle chance d’être né en Amérique du Nord.

Je suis une personne blanche (mon sang vient de toute l’Europe, pas seulement de celle du Nord-Ouest), avec une origine ethnique en partie caucasienne, en partie juive. La société dans laquelle je vis assume que le blanc-être* est objectivement supérieur à toute autre conception d’être ethnique. J’en dirais plus sur ce que ça veut dire dans un autre post, mais pour le moment, disons simplement que c’est assumer par défaut que si tu es blanc, tu as raison. Je m’en tire relativement plutôt bien, juste en étant né descendant d’Européens du Nord-Ouest (de part un côté de ma famille).

J’ai reçu une éducation universitaire, j’ai accès à Internet, et ma première langue est l’anglais. Je m’en tire relativement plutôt bien, parce que je peux utiliser ces outils pour communiquer avec les groupes de personnes les plus privilégiées socialement dans le monde entier. Cela veut dire que j’ai une voix, je peux me rendre visible, et je peux essayer d’avoir de l’aide des gens qui peuvent m’en donner. J’ai toujours des difficultés (Je me bats toujours), mais je suis en vie aujourd’hui, et c’est plus que je ne peux l’exprimer, contrairement à des millions de personnes inconnues qui sont nées et sont mortes pendant ma vie, parce qu’ils n’avaient pas ces privilèges.

Tu es blanc (Moi aussi), Tu as (Nous avons) le privilège blanc.

J’ai écrit à propos de ce que veut dire être blanc en Amérique du Nord – principalement, que ce n’est pas juste une question d’avoir la peau pâle. Une partie du pack « chair pâle », c’est d’être privilégié en vertu de cela. Le privilège, en termes les plus simples, est la position par défaut d’être traité favorablement par tout le monde en société, par l’administration, par les médias, par le gouvernement, par l’application de la loi, ainsi de suite. Cela vient avec son prix, mais d’abord, plus sur ce que ça t’apporte : l’un des super-pouvoirs importants du privilège blanc est  que tu es, par défaut, aveugle aux expériences d’oppression des autres. Quand tu commences à en entendre parler, tu peux juste regarder ailleurs ou éviter complètement un  quelconque sentiment d’être blessé/de frustration/de mal-être  qui est causé aux gens qui sont traités moins bien chaque jour,   pour que toi et tous les gens comme toi puissiez être traité si bien. Et cela est le prix. Tu n’es pas à blâmer pour ça en tant qu’individu, parce que de la même manière que je suis privilégié dû à ma localisation géographique et ma couleur de peau, tu as simplement hérité de ce privilège de par ta peau pâle. Ce n’est pas une accusation contre toi personnellement, de perpétrer l’oppression de façon consciente contre les autres personnes qui sont différentes (spécialement les personnes de couleur).

Ce que j’essaye de dire ici, c’est que le privilège est aussi une construction aussi impersonnelle et apathique que l’oppression l’est. C’est une force sociale qui ne se préoccupe pas que ça heurte tes sentiments quand, disons, quelqu’un remarque que cette force rend ta voiture plus puissante, et commence à te crier dessus parce qu’elle, elle doit prendre le bus. Peut être que sa voiture est tombée en panne. Peut être qu’elle ne sait pas conduire et n’a même jamais possédé de voiture auparavant, bien que s’étant bougé le cul à travailler sans relâche depuis l’âge de 12 ans. Peut être que vous deux conduisez l’un à côté de l’autre avec le même modèle de voiture, mais le privilège fonctionne de la façon suivante : c’est comme si ta voiture a été construite un jour où tout le monde était de bonne humeur, et l’autre conduit un prototype défectueux construit un Vendredi après que tout le monde se soit vu remettre une lettre de renvoi. L’autre a peut être vraiment envie de se rendre là où tu vas, mais parce que tu as si peu de mélanine contrairement à lui, il n’arrête pas de recevoir de la fumée en pleine figure et de se taper de longues marches jusqu’à la station d’essence avec un jerrycan ou une bouteille. Tu passeras à côté de gens qui seront dans un fossé en te demandant pourquoi ils n’appellent pas un remorqueur ou pourquoi ils n’ont pas conduit en restant dans les lignes. Puis tu baisseras un peu la vitre de ta fenêtre, pour recevoir une brise rafraîchissante en plein visage, et oublieras le petit sentiment d’empathie que tu étais en train de ressentir alors, tout en pressant la pédale et continuant d’avancer dans ta propre vie.

Les preuves que tu es privilégié car blanc sont partout. Parce ce que tu es un petit blanc**, encore plus si t’es un gars, ta voix en tant qu’individu est parmi la population la plus abondamment sur-représentée au sein de la litérature, des mass médias, des gouvernements, de la médecine, de l’Histoire humaine, de l’économie, et la liste continue – encore plus si je dois être encore plus spécifique. L’anglais (ta langue) est reconnue pour être la langue internationale des affaires (1), donc en tant que petit blanc, tu peux parler à de nombreuses personnes importantes. Parce ce que tu es un petit blanc, tu es reconnu d’abord et surtout pour tes capacités intellectuelles (même si tu es un raciste bigot bien connu, à plus fortes raisons, si tu es un gars). Parce ce que tu es un petit blanc, ton potentiel n’est pas juste « protégé » d’être diminué activement à cause de cette inégalité, qui porte le coût des oppressions envers les personnes racisées. En fait, ton potentiel est vraiment littéralement boosté à cause de ton privilège. Même la vision du monde à travers tes yeux est la vision assumée par défaut de tous les humains (Ceci est appelé les optiques blanches***).

Quand une personne de couleur est assassinée de sang froid par une personne de peau pâle, on se demande « Est-ce que cette personne blanche va être accusée d’avoir commis un crime racial? » au lieu de nous demander « Est-il possible que le racisme ait joué un rôle dans le meurtre de cette personne? » Et dans le cas du meurtre de Trayvon Martin (2), chacun attaqua férocement n’importe quel rapport qui indiquait blanche l’identité ethnique du tireur. Et quand Shaima Alawadi (3) a été retrouvée assassinée chez elle, et qu’une campagne de photos locale anti-misogynie a été lancée à sa mémoire? Les gens ont attaqué ça férocement comme une tentative de s’accrocher à la « popularité » du cas de la mort de Trayvon Martin. Personne n’a semblé voir une connexion entre un jeune homme noir qui a été assassiné à cause de ce qu’il portait, et une campagne locale pour sensibiliser au fait que les femmes musulmanes choisissent de porter le hijab et d’autres voiles. Et personne ne semble reconnaître que Martin et Alawadi seraient toujours en vie, s’ils avaient été blancs.

Et la liste continue. Ce qu’il faut retenir, c’est que la preuve est partout que les blancs ont hérité (et ont) le privilège blanc, du simple fait qu’ils soient nés de parents anglo-saxons (4).

Dire « Tu es privilégié » n’est pas une insulte personnelle

Si je te dis, camarade petit blanc, que toi et moi en tant qu’individus avons un privilège social, ce n’est pas une insulte personnelle contre toi (ou un exemple auto-dépréciatif de sarcasme). En fait, c’est même littéralement si loin d’une insulte, si on considère ce que cela veut dire. Donc arrête de t’en plaindre quand quelqu’un t’appelle (ou m’appelle) ainsi. Ce qu’ils essayent de te dire, c’est que tu es aveugle à quelque chose qui est le sujet de la conversation où tu penses que tu as une autorité. Cette conversation peut être à propos de comment les femmes racisées font face à une particulière sorte de sexisme. Ça peut être à propos du slut-shaming. Ça peut être à propos de la construction sociale de la race, et de la valeur diminuée qu’elle attribue aux vies des personnes racisées. Ça peut être à propos de génocides. Qu’importe ce que c’est, ce n’est pas à propos de toi (ni de moi), Individu blanc. Mais lorsque tu commences à te plaindre comme si quelqu’un t’avait personnellement insulté, parce ce qu’ils ne te caressent pas dans le sens du poil en te disant que tu fais tout comme il faut, et que tu es super, tu rends ça à propos de toi. Cela va mettre les gens en colère contre toi, et seulement à ce moment, ça sera à propos de toi. Du moins, ça l’est, jusqu’à ce que tu aies suffisamment fait dérailler la conversation entière et réduit efficacement au silence tout le monde.

Tu te rappelles de la partie où je mentionnais que ce n’est pas de ta faute que tu aies le privilège, parce ce que tu en as hérité sans que ce soit de ta propre faute? Et de cette partie où je mentionnais que le privilège en tant que force ne se préoccupe pas si quelqu’un te hurle dessus  parce que tu l’as et que lui, ne l’a pas? C’est ce que je veux dire. Ce n’est pas une insulte personnelle. C’est comme faire des observation neutres à propos de ton apparence, du genre « Tu as équipé ta maison ». Seulement dans une conversation dans laquelle quelqu’un d’autre est assis sur de solides meubles en bois faits main hérités de leurs arrière-grand-parents qui ont travaillé sans relâche à les fabriquer de leurs propres mains parce que a) c’est tout ce que cet individu peut acquérir avec les ressources dont il a hérité, et b) ça fait partie de la tradition culturelle de cette personne et de sa relation avec ses ancêtres, pendant qu’on observe que tu es entouré de pleins de nouveaux meubles préfabriqués (jetables) provenant du catalogue IKEA. Ce n’est pas une insulte personnelle, donc quand tu essayes de te défendre comme si ça en était une, tu deviens un mauvais allié (et fait dérailler la conversation à propos du problème qu’est le racisme).

Arrête de te plaindre des personnes de couleur « racistes »

Tu te souviens toujours des voitures? Tu conduis avec les cheveux au vent, et tu passes occasionnellement devant quelqu’un dans un fossé, te demandant pourquoi ou comment il est arrivé là, pendant que tu continues de conduire en t’éloignant et arrives rapidement à un endroit où il n’est plus à portée de ta vue. Eh bien, parfois le racisme est si destructif pour les personnes de couleur en tant qu’individu (comme ça l’a été pour de multiples générations de natifs au Canada), que la raison pour laquelle ils sont assis dans une voiture-épave dans le fossé est parce qu’une succession de personnes blanches est passée à grande vitesse à côté d’eux en explosant les fenêtres à coups de clubs de golf et en leur jetant des pics sous leurs roues, afin qu’ils perdent le contrôle de leur véhicule ou s’arrêtent totalement. Et juste quand ils font le geste de sauter hors du véhicule, quelques personnes blanches lancent une fusée sur la voiture. Et une autre vient avec un putain de tank rouler dessus. La voiture a été détruite ou forcée à sortir de route, par toute une série de personnes blanches qui traitent les personnes de couleur comme de la merde, et maintenant, cette personne de couleur est assise, se sentant dépassée par son impuissance, sur le siège avant d’un tas de merde qui est plus vieux qu’elle ne l’est. Tout en gardant à l’esprit, qu’ils ont réussi à s’en sortir, après toutes ces expériences horribles de racisme. Mais leur histoire (celle des personnes de couleur) doit bien venir de quelque part – les suprématistes blancs qui les ont « aidé » à être là où ils sont ne vont pas la raconter.

Donc disons qu’une personne de couleur, comme celles dont on parlait, arrive enfin à reconstruire après des années de dur labeur, et que tu arrives pour aider en faisant de ton mieux, et qu’ils te crient dessus ou disent quelque chose de condescendant, parce ce que tu as le privilège et semble n’en avoir aucune conscience, alors même que ton moteur permet de les dépasser tandis que leur voiture cale. Encore. Aucun des geignements du monde venant de toi ou en ta défense, sur comment ils heurtent tes sentiments parce que tu ne leur as rien fait, ne leur permettront de se reconstruire ou d’arrêter de crier. Ils ont de très bonnes raisons d’être suspicieux et en colère. C’est grâce à des personnes de couleur suspicieuses et en colère qui ne sont pas effrayées de passer outre la sensibilité délicate des blancs détenant les outils du pouvoir, auxquels les personnes racisées n’avaient pas droit, qu’ils ont pu en avoir, des droits. Tu te souviens de l’esclavage? Pffiou! Ça ne fait même pas une centaine d’années que les personnes de couleur ont créé le Mouvement des Droits Civiques aux Etats-Unis, et présentement, ces droits civiques sont en train d’être arrachés des mains racisées, chaque fois que la loi est appliquée de manière disproportionnée et abrupte envers une personne de couleur (qu’importe l’origine ethnique des personnes que ses actions ont pu blesser) , tandis que les personnes blanches ne sont même pas accusées d’avoir commis exactement les mêmes crimes contre les personnes de couleur.

Oui, il existe effectivement des personnes de couleur qui sont racistes, et oui certaines d’entre elles sont en particulier racistes envers les personnes blanches comme toi et moi. Certains, cependant, ont eu affaire à tellement de racisme, que parfois la plus  infime suspicion de racisme est suffisante pour leur faire perdre patience, ou d’autres ont eu à voir tellement d’autres personnes de couleur le subir, qu’ils pensent qu’il est de leur devoir (bien que ce soit une mauvaise idée) de combattre le racisme à la place de toutes les personnes de couleur qui sont assis impuissants dans leur épave de voiture quelque part dans un fossé (ou six pieds sous terre, pendant que leurs enfants apprennent dans la rue comment devenir parents). Et c’est important de reconnaître que nous pouvons tous être également capables d’être racistes (putain, ma propre famille était raciste envers tout le monde excepté les « supérieurs » blancs nord-américains, et ça voulait dire que la moitié d’entre eux étaient racistes envers eux-mêmes).

Mais le racisme ne blesse pas tout le monde de manière égale. Le racisme envers les personnes de couleur est systémique – cela veut dire que contrairement à l’espèce d’interaction rare avec des individus racisés qui sont effectivement racistes envers les blancs, dont toi et moi pouvons s’éloigner, le racisme systémique (ie racisme institutionnel) envers les personnes de couleur impacte leur vie directement qu’importe la direction vers laquelle elles se tournent. C’est extrêmement problématique pour une personne blanche de chouiner à propos des personnes de couleur racistes, quand elle observe que l’attention attribuée au racisme envers elle, n’est pas égale à celle attribuée au racisme envers les personnes de couleur. Et bien que ce soit aussi problématique, bien que d’un impact moindre,  quand des personnes blanches prétendent que le racisme n’affecte pas que les personnes de couleur, ce n’est vraiment pas le sujet qui nous préoccupe ici. Ceci est une tentative d’accorder une attention égale à des disparités grossièrement non-équivalentes, et ceci fait de toi un mauvais allié.

Appeler à prêter attention aux personnes de couleur racistes montre que soit tu ne veux pas, soit tu n’es pas prêt à, t’occuper du problème du racisme. La présence de personnes de couleur racistes où que ce soit n’a vraiment aucune espèce de rapport  avec le devoir que nous avons tous de lutter contre le racisme.

Plus d’explications à propos des personnes de couleur condescendantes envers les blancs

Je sais de quoi ça a l’air pour quelqu’un qui ne fait pas particulièrement attention, ou qui essaye juste de chercher des raisons de se rassurer d’avoir…raison. C’est comme si les personnes de couleur avaient le droit de malmener tes sentiments de blanc et d’être condescendant, ce qui veut dire, qu’en tant que petit blanc dans une conversation à propos du racisme, tu sentiras le besoin de réclamer un statut de victime ou de pointer qu’on fait peu cas de tes sentiments lors d’une interaction peu plaisante avec une personne de couleur condescendante qui peut ou non être réellement un raciste anti-blanc. Mais ce n’est vraiment pas ce sur quoi je veux me concentrer ici. Je continue d’utiliser la métaphore des voitures parce que j’ai tendance à croire que si je pouvais réaliser un dessin animé à propos de ça, ça aiderait. Mais j’ai un talent avec les mots, et non MS Paint. Vraiment, le but de mon analogie avec les voitures est de t’inspirer de l’empathie. Et puisque tu es un petit blanc (tout comme moi) et que tu (et moi aussi) es privilégié au point de ne tout voir que d’un point de vue de petit blanc, si tu finis par subir la condescendance des personnes de couleur, c’est parce qu’ils deviennent impatients – à cause de toi.

Pendant que les personnes de couleur ont été activement et passivement socialisés à se sous-estimer ou à abandonner leurs propres origines culturelles en faveur de l’assimilation à la suprématie blanche, ils ont été aussi activement et passivement socialisés à voir le blanc* comme un état supérieur d’existence, et de tout voir au travers de lentilles blanches***. Etre une personne de couleur et être en contact avec son histoire, sa culture, et ses traditions n’est pas aussi intuitif que toi et moi, personnes blanches, le croyons, ayant expérimenté la même socialisation. Cela demande de l’effort pour une personne de couleur -en particulier pour une femme de couleur- de se mettre dans une position d’empathie envers soi-même, observant le monde avec des lentilles de couleur . Ils sont soumis si constamment à l’impératif de tout voir au travers de lentilles blanches, de s’assimiler à la suprématie blanche, et de maintenir le statut du blanc-être en tant que statut supérieur, qu’ils se retrouveront la plupart du temps à écouter des voix blanches. Nos voix.

Quand tu (ou je), en tant que personne blanche s’opposant au racisme, échoues à exprimer de l’empathie pour cet aspect de l’expérience d’une personne racisée, et exige que les personnes des couleur impatientes qui deviennent condescendantes envers toi (ou moi) essayent d’avoir de l’empathie pour tes (ou mes) sentiments, tu es en train de reproduire une sorte de suprématie blanche les atteignant d’une manière particulière, provoquant une sorte d’aliénation émotionnelle et de dissociation. Cela pousse les personnes de couleur déjà impatientes dans leurs derniers retranchements qui vont alors se lâcher sur toi, ou les rendre muettes, arrêtant de te parler tout court. Et si tu leur dis qu’ils doivent être plus gentils, afin que tu continues à t’intéresser à lutter contre le  racisme? Eh bien, tu les atteins d’une autre manière particulière, dû à leur expérience de toute une vie à subir la suprématie blanche, où on leur répète toute leur vie qu’ils sont des sous-humains, et qu’il y a donc proportionnellement moins d’importance à accorder à leur voix. Si tu veux prendre part à la lutte contre le racisme, tu dois juste t’habituer à être dans une position inconfortable.

Souviens toi de toutes les fois où les personnes de couleur ont été forcées de rester dans cette position inconfortable pendant leur vie entière. Mais tu es une personnes blanche, tout comme moi, donc ça ne t’est pas arrivé (de la même manière que ça ne m’est jamais vraiment arrivé, et j’ai du faire beaucoup d’efforts pour comprendre pourquoi je me sens lésé personnellement par le déni de l’impact du racisme dans ma propre vie (5)). Quand tu (ou je) te mets volontairement dans cette position, tu peux juste t’en retirer dès que tu en ressens le besoin (et  je le peux aussi, jusqu’à un certain point). Tu es une personnes blanche (et moi de même), et tu n’es pas directement ciblé par le racisme systémique envers les personnes de couleur (ni moi). Toi et moi, nous ne sommes pas directement visés par les suprématistes blancs qui explosent les vitres des voitures lorsqu’ils voient une personne de couleur au volant, et ce panzer ne vient pas pour nous. Quand tu ou je m’engage directement avec ce que c’est d’être visé par le racisme systémique vécu par les personnes de couleur, nous allons être en position inconfortable, et geindre à propos de quelqu’un devenant impatient ou condescendant s’appelle juste faire de la diversion. C’est ce que fait un mauvais allié.

Ce n’est pas de ta faute – Pour l’instant

Une autre chose réellement importante à propos de la suprématie blanche et du racisme systémique envers les personnes de couleur est que ce n’est pas de ta faute en tant qu’individu (enfin, à moins que tu sois un néo-nazi qui apprécie fracasser le crane de personnes de peau de couleur marron avec des bottes de garnison noires  à lacets rouges, ou aime vandaliser les propriétés que tu as déterminées comme appartenant à des immigrants asiatiques ou du Moyen-Orient, par exemple). Mais avoir de l’empathie pour l’expérience d’une personne racisée, ce n’est pas te demander de t’excuser pour ces expériences, donc s’il te plait, ne le fais pas. C’est à nouveau une façon de tout ramener à toi, et cela perpétue  la même forme de suprématie blanche que je viens juste d’expliquer. C’est aussi continuer de perpétuer ce qu’on appelle la culpabilité blanche, qui est le fait qu’une personne blanche exprime de la paralysie due aux sentiments de culpabilité pour du racisme qu’elle n’a pas commis personnellement (ou pour les privilèges sociaux dont elle a hérité du seul fait de sa couleur de peau), au lieu de se confronter directement à son privilège blanc et d’analyser d’où il vient, et comment on peut en abandonner une partie. On est ici en plein territoire de mauvais allié anti-raciste. Mais genre putain de mauvais.

Mais maintenant que tu deviens conscient de la nocivité du comportement raciste pour ceux qui en sont réellement la cible (c’est-à-dire, pas toi), tu ne pourras démontrer  à quel point tu comprends qu’en éradiquant le racisme et la suprématie blanche de tes propres comportements. Si tes amis blancs commencent à raconter une blague sur l’Holocauste, coupe les en pleine phrase et dis leur que leur anti-sémitisme est totalement inacceptable. Si une femme racisée vient juste de confier à une conférence réservée aux femmes (toi compris) comment elle et d’autres femmes de sa communauté ne se sentent pas en sécurité pour prendre part à la slutwalk parce ce que les femmes racisées en particulier sont traitées comme étant disponibles sexuellement pour les hommes tout le temps , et en conséquence, elles sont encore trop proches du mal perpétué par l’idée de la « salope » pour réclamer le terme de façon enthousiaste, comme le font les femmes blanches, dis lui que tu as entendu ce qu’elle vient de dire.

Dis à tes amis blancs d’arrêter d’introduire leurs amis racisés par leur race quand ça n’apporte rien à la conversation (e.g, « Sûrement, tu as entendu parler de ce gars. C’est un grand gars noir. » – Oui, et en quoi le fait qu’il soit noir importe lorsqu’on traite de pourquoi j’aurais déjà du entendre parler de lui?). Si tu ne peux remettre en question la personne blanche qui importune la seule personne de couleur dans la pièce à cause de ses origines ethniques, parce ce que l’idée même de lui parler te met trop mal à l’aise,  parles-en avec d’autres une fois que les personnes impliquées ne sont plus là. Dis à tes amis blancs que faire des « imitations » de personnes de couleur n’est pas drôle, putain, et leur racisme de hipster ou leur costume d’Halloween présentant un stéréotype raciste non plus. Il est de ton devoir (et du mien) de prendre part activement pour contrecarrer le racisme jusqu’au jour où il sera éradiqué (et putain nous en sommes loin). Si tu ne prends pas une part active dans cette lutte, tu aides à le perpétuer (soit en y prenant part activement, soit en exhibant en restant neutre et passif).

Arrête le whitesplaining

Si tu es une personne blanche, et veut contribuer à arrêter le racisme, et que tu peux accepter l’idée d’être mal à l’aise à cause du processus d’empathie, je ne peux insister assez sur le point suivant. Le whitesplaining, c’est quand une personne blanche a tellement l’habitude d’avoir raison tout le temps (en particulier au sein de conversations avec des personnes de couleur), que dans une conversation où il perçoit quelqu’un comme un métisse ou une personne de couleur (qu’il le soit ou non, d’ailleurs), elle explique juste tout ce qu’elle peut. Et dans une conversation à propos du racisme et de la suprématie blanche, cela est particulièrement raciste (et suprématiste blanc). Que tu sois en train d’expliquer comment convertir les personnes blanches en alliés anti-racistes, ou comment les blancs sont si « oppressés en tant que race » à cause de l’esclavage des irlandais, ou parce ce que « nous ne sommes plus des celtes païens à cause de la chrétienté », ou encore parce que (super points bonus pour celle-là) « nous avons un président noir donc ferme-la putain à propos des droits civiques parce ce que vous les avez déjà »(6), ce que tu es en train de faire c’est parler à partir d’une position privilégiée en assumant que tu as tout le temps raison. Même à propos de la merde qui ne t’a jamais directement atteinte et dont tu peux prendre tes distances chaque fois que tu le veux bien. Ceci tape tout particulièrement sur les nerfs lorsqu’on introduit le terme whitesplaining dans une conversation, et qu’une personne blanche répond que « c’est si raciste! ».

Aie un peu de cran ici. Sois un allié fort. Parfois, le chose la plus importante que tu peux faire, c’est juste arrêter de parler et commencer à écouter – et pas seulement écouter en attendant ton tour pour parler. Je veux dire réellement écouter ce qui est dit, même si c’est quelque chose qui te met mal à l’aise.

Il n’est pas question d’ego ici, donc le tien ne sera pas brossé dans le sens du poil.

Les personnes de couleur n’ont pas le choix d’être impacté ou non par le racisme. Il n’y a pas de récompense pour l’ego d’une personne racisée  lorsqu’on lui dit que la race est « réelle », et qu’il est donc « parfaitement légitime » de faire des généralisations nuisibles sur les gens, basées sur leur race/ethnie, parce ce que c’est « juste des statistiques » et les statistiques s’en foutent et sont injustes, donc vis avec cette lourde et inopportune dose de « réalisme racial » (qui est de la pure merde, soit dit en passant). On ne peut flatter l’égo de personnes de couleur nées par complet hasard dans une société blanche suprématiste qui flique leur corps, qui les blâme  pour leurs expériences de racisme, et de violence due à leur race, ou pour leur potentiel en tant qu’être humain activement diminué chaque fois que le monde apprend qu’encore une fois, un autre individu racisé  est impliqué dans un violent crime de motif racial.

La liste continue, et on retient la même chose – personne ne va te tenir la main et essuyer tes larmes et booster ton égo.  Toi et moi, en tant que personnes blanches, ne pouvons pas nous attendre à être flattés de prendre part (à la lutte contre le racisme). Ca serait tenter de tout ramener à nous, en exigeant un système incitatif pour les personnes blanches, qui existe déjà de toute façon, et qui s’appelle le privilège blanc. Les alliés anti-racistes prennent part à la lutte dû à un besoin de justice sociale – pas pour le fun. La justice est la récompense. Cela demande un travail conséquent, qu’on réalise petit à petit. Ce qui m’amène à parler encore du whitesplainning : à cause de la quantité d’énergie que cela requiert pour à la fois faire l’expérience du racisme et de la suprématie blanche et lutter contre ça, dire à quelqu’un comment il devrait le combattre, c’est merdique.

Le poids de l’impératif à t’éduquer repose sur tes épaules

Si une quelconque partie de ce post n’est pas claire à tes yeux, s’il te plait fais nous à tous les deux une faveur et utilise le pouvoir d’Internet afin de faire une recherche en ligne, avant de commenter et de me demander de t’éduquer plus. C’est le plus puissant outil de savoir et d’apprentissage que l’humanité ait jamais eu à disposition, et tu es clairement en train de l’utiliser en ce moment, vu que tu lis ce texte. Ouvre  juste un autre onglet et utilise certains de ces mots non communs que tu peux trouver dans ce texte afin de faire une recherche Google. Si tu vois « féministe », « couleur » ou « racisé », il y a de grandes chances que tu utilises les bons mots de recherche. En particulier si tu vois « Bell Hooks » (l’auteure de « Feminism is For Everybody« (7) et de plusieurs essais à propos de ses expériences de première main en tant que femme racisée). J’ai un style d’écriture bien particulier qui n’est pas le plus facile à comprendre tout le temps pour tout un chacun, j’en suis bien conscient – J’ai aussi écrit près de 4400 mots dans ce seul post – donc si quelque chose que j’ai pu dire n’est pas clair, lis à propos du sujet du point de vue de quelqu’un d’autre. Mais pour l’amour de Dieu, ne me rends pas seul responsable de ton éducation, juste parce ce que j’ai initié la conversation.

Bien que je sois content et disposé à avoir cette conversation avec toi, je n’ai pas besoin de remplir tes attentes à te tenir la main. Je ne suis pas une personne de couleur et je n’ai pas consenti à être ton mentor. En fait, j’ai écrit ce texte parce que je le voulais. Et tu es un adulte faisant usage d’Internet. Super et pratique!

Et c’est ici que je dois m’arrêter

Comme je l’ai mentionné plus haut, ce type d’écriture est fatiguant. Et je n’aurais pas été capable de l’écrire du tout, si je n’avais pas passé 4 ans à l’université et dépensé 50000$ pour ça, en m’éduquant sur comment exprimer le contenu de mon cerveau sans recourir à une suite d’insanités et de colère mal canalisée. Bien que j’ai été socialisé en tant que blanc (et seulement blanc, bien que je sois aussi caucasien – ce qui n’est pas la même chose qu’être blanc – et juif de par mes origines ethniques (5)), quelques-uns des premiers livres que j’ai choisi de mon propre bon vouloir étaient à propos des cultures aborigènes en Amérique du Nord. Bien que j’ai été socialisé en tant que blanc, j’ai aussi appris ce que signifient les mots préjudice et discrimination, et j’ai pris un moment pour réfléchir à la merde raciste que mes parents pouvaient déverser quotidiennement. Et maintenant j’ai pu observer un bien grand nombre de gens de couleur qui ont l’expérience de l’oppression sociale basée sur leur race/origine ethnique, de la même manière que j’ai l’expérience de l’oppression sociale, due à mon sexe génétique. Et j’écoute encore plus même les expériences des personnes racisées, et ce, chaque jour. Bien que je puisse presque complètement éprouver de l’empathie pour n’importe quelle personne blanche qui a du mal à saisir le racisme (de la meilleure façon que le peut un allié anti-raciste), ma tête est plein de souvenirs de cette sensation d’être étranger à sa maison natale parce ce que je ne pouvais pas avoir la même bigoterie que le reste de ma famille. Et j’espère que toi non plus.

Je rappelle donc la source : http://haifischgeweint.wordpress.com/2012/05/22/whites-who-oppose-racism-heres-how-to-stop-doing-it-wrong/

Si tu avais faux avant, maintenant tu sais…Évite donc de faire faux maintenant.

Notes : 

*Ici, le blanc ou blanc-être (en italiques) renvoie au concept de Whiteness en anglais, ou encore Weißsein en allemand…Les mots blanchitude ou blanchité (lien Wikipédia) me semblent laids, et calquer le modèle allemand me semble pas mal pour ce concept.

**J’ai voulu retranscrire whitey en l’associant avec l’adjectif petit, pour retranscrire un peu la condescendance que je vois en ce terme. Mais je reste ouverte à une meilleure proposition…

***Ca renvoit au concept de white optics (voir le monde au travers de lentilles « blanches »). Pareillement, ouverte à une meilleure traduction francophone.

(1) Il est sûr que ce point ne s’applique pas à nous français. Pour rappel, l’auteur est nord-américain (d’où le renvoi au privilège de la langue).

(2) On parle ici de l’affaire Trayvon Martin pour ceux qui ne seraient pas familiers avec ce cas de justice problématique. Wikipédia veut être votre ami!

(3) Référence au crime de la jeune femme d’origine irakienne Shawa Alawadi, cas semblable à celui de Trayvon Martin (suivant cette affaire) : Wikipédia veut toujours être votre ami…

(4) Les blancs français ne sont bien sûr pas anglo-saxons. Néanmoins, cela s’applique tout aussi bien à eux.

(5) Ici, l’auteur exprime ses propres problèmes qu’il a vis à vis du racisme. Sa  pensée est assez intéressante, bien que complexe. Pour plus d’informations sur celle-ci et son origine, suivez les liens où il explique quel est l’impact du racisme en tant que personne antiraciste dans une famille multiethnique et raciste, mais aussi développe une pensée critique sur ce que coûte la suprématie blanche à l’individu blanc. Je ne le rejoins pas forcément dans son établissement d’une position « dominé » secondaire qu’il aurait vis à vis du racisme, mais il y a des points intéressants à noter.

(6) Ici, les références historiques émanent du contexte nord-américain, mais je vous fais confiance pour trouver de bons parallèles français : « Ferme-la, les colonies, c’est fini », « L’esclavage existait aussi en Europe »…

(7) Je laisse le titre volontairement en anglais, car il n’existe pas de traduction à ma connaissance…Si vous ne connaissez pas Bell Hooks, comme il dit, Google est votre ami.

26 thoughts on “Pour les blancs qui s’opposent au racisme : comment arrêter d’avoir tout faux!

  1. Ping: Racisme systémique | Pearltrees

  2. Ping: Anti-racisme | Pearltrees

  3. Ah camarade, je me permet juste de signaler une petite coquille dans cette excellente traduction:
    « jusqu’à ce que tu es suffisamment fait dérailler la conversation entière et réduit efficacement au silence tout le monde. »

    *jusqu’à ce que tu aies* et pas *es*

    Sinon, bravo et merci.

  4. globalement cela s’applique tout aussi aux francais, en france le débat sur le racisme ne va volontairement pas loin et ne s’arrete qu’a racisme « anti blanc »(terme inventé pour davantage soumettre le coloré ou le « non blanc ») dans le seul but de favoriser la population blanche francaise sur tout les plans de la vie dans leur pays et meme hors de leur pays, alors qu’ils sont déja avantagés

    en france, la situation, c’est le méchant coloré ou « non blanc » délinquant, fraudeur et sous intélligent et le gentil blanc francais, au comportement sois disant « juste » se croyant plus intélligent, qui connais tout sur tout meme plus que sur les colorés eux meme et se croyant meme supérieur a Dieu et sa juste parole

  5. J’ai bien apprécié l’article, j’ai juste une remarque. L’utilisation « personne de couleur » est très maladroite. En effet c’est une expression de personne se considérant comme « n’étant pas de couleur » donc blancs pour définir les autres.A savoir « les blancs » avant étaient défini comme gris et les « jaunes » comme blancs. De ce fait on ne peut utiliser personne de couleur sans légitimer une hiérarchisation « blancs » « non blancs », car cette expression est le produit d’un vecteur de pensée racialiste.

    • Je ne suis pas fan de l’expression « personne de couleur » non plus, mais ici je traduis un article qui l’utilise explicitement ainsi que d’autres expressions pour désigner les personnes racisées (mais si on regarde aucune expression ne semble pleinement satisfaisante). La supprimer de la traduction me semble un gros travers de restitution, non?

      • Oui, évidemment! le problème ne vient vraiment pas de la traduction, mais je pense qu’il est nécessaire de repenser les termes utilisés pour justement ne plus rentrer dans ce schéma. Il me semblerait bon d’étudier cela pour créer de nouveaux termes et de nouvelles expression plus en adaptés et qui ne sont pas le produit d’une pensée « blanche »..Ca me parait être un domaine d’étude indispensable à l’heure actuelle !

        • Je suis bien d’accord, on en parlait dernièrement sur Twitter…Il manque des mots pour pouvoir s’exprimer mieux. Celui qui me dérange le moins est racisé…

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  7. Bonjour,

    Juste un commentaire sur la conception de « blanc ».
    « Les blancs » aux USA sont des « caucasiens ». Le « blanc caucasien » est le stéréotype du blanc. En gros, les blonds aux yeux bleus.
    De plus, il y a un terme très utilisé (et qui est devenu politiquement incorrect aux USA): WASP, qui veut dire White (blanc) – Anglo-Saxon, Protestant. Le corps de la définition de blanc est très lié à ce concept de WASP.

    Un exemple traditionnel aux USA est le traitement qui est fait aux italiens, qui ne sont pas considérés « blancs- blancs ».
    Un autre exemple, les latino-américains ne sont pas blancs, mais latinos. Même quand ils sont blonds aux yeux bleus. Pourquoi? Je ne sais pas… il semblerait que naître en Amérique Latine est un couleur de peau et même une « ethnie ».
    Un dernier exemple, les « arabes » qui ne sont pas blancs parce qu’ils sont « arabes ». Après, il faut se lancer dans la définition du stéréotype d’arabe. Chaud: un Libanais peut être considéré « arabe ». Un Marocain, jamais de la vie. Traiter d’arabe un Iranien est un insulte.

    En gros, c’est un bordel identitaire pour dire qu’il n’y a qu’un seul type de « blanc » comme il y aurait un seul type de « noir ».

    • Je suis bien consciente qu’on peut nuancer en degrés les couleurs (le noir comme le blanc). Mais c’est une réflexion qui peut être vite controversée et difficile à manier pratiquement.

      Pour ta critique du mot « caucasien », je ne sais pas trop quoi en penser, car je m’étais aussi fait la même remarque que toi, mais l’auteur semble le définir différemment…Si tu parles l’anglais, ça serait mieux d’interroger l’auteur directement (car j’avoue que là, je suis bien sèche sur cette question ) et de lire justement les liens de la note 5 (notamment le 2ème, traitant justement des variations dans le « blanc-être »).

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