Parlons privilège blanc, voulez-vous?

S’il y a une notion qui n’a pas passé les frontières de notre bonne vieille France, c’est bien le privilège blanc. Elle a sûrement pas obtenue de visa, que voulez-vous?

Pas étonnant alors qu’en France, on ne comprenne pas ce qu’est le racisme, et que surtout on ose nous parler de racisme « anti-blanc », ce qui est un véritable oxymore!

Parce que si vous n’avez pas encore compris ce qu’est le racisme, laissez-moi vous simplifier la vie : le racisme, c’est la légitimation du privilège blanc.

Le privilège blanc, qu’est-ce que c’est que ca vous me direz? C’est pouvoir ne pas penser à sa couleur. C’est vivre dans une société où tout ce qui est blanc est l’option par défaut.  C’est la valorisation univoque du blanc (que ce soit en le qualifiant beau, intelligent…) : tout ce qui est blanc est positif.

Vous voyez alors que le racisme anti-blanc ne peut exister, car le privilège noir, ca n’existe pas…Aucune société à ma connaissance n’est construite sur la référence d’une normalité (et supériorité) noire (ou autre). Pensez-y bien avant de vouloir parler des préjugés de race, qu’en tant que personne blanche, vous avez pu subir…

Donc, quand on vous identifie en tant que blanc, vous jouissez du privilège blanc : votre parole est plus crédible, on vous considère positivement, et toute la société voit en vous la normalité…

Et ça ne veut pas dire que vous ne souffrez pas par ailleurs d’autres oppressions, mais juste que sur de nombreux plans, vous serez considéré positivement…

Vous n’aurez jamais à subir d’être traité soit comme un potentiel voleur, ou comme vendeur, quand vous entrez dans un magasin et faites tranquillement votre shopping.

Vous n’aurez jamais à voir une vieille femme serrer son sac contre elle, pendant votre passage.

Vous n’avez pas à rechercher les endroits qui vendent vos produits de beauté, ou à désespérer de ne pas trouver de coiffeurs adéquats.

Vous n’aurez pas à vous poser des questions sur votre beauté, parce qu’apparemment aucune femme de couleur ne semble belle (à moins qu’elle ait bizarrement beaucoup de traits « blancs »…)

Tous les medias ne vous crieront pas à la gueule que vous n’existez pas (sauf quand il faut faire le clown, ou danser…)

Vous ne vous ferez pas claquer la porte au nez pour un appartement ou un job, dès qu’on voit votre tête, ou entend votre voix, pour peu que votre nom ne vous ait pas trahi avant.

On ne vous prendra pas pour une prostituée, parce que vous marchez en jupe à Perrache, ou Gare du Nord.

On ne se permettra pas de vous toucher, et notamment vos cheveux!

Et bien sûr, cette liste est non exhaustive…

Mais bien souvent, on ne voit pas tous ces privilèges…Comme la blogosphère US le dit bien, le privilège blanc, c’est aussi le privilège de ne pas remarquer son privilège.

EDIT : Lorsque j’ai écrit cet article sur mon expérience, se voulant volontairement court et simple, je ne penserais pas qu’il serait autant lu … Entre-temps, je suis tombé sur cet article, pour aller plus loin, pour ceux intéressés…

68 thoughts on “Parlons privilège blanc, voulez-vous?

  1. Ping: Privilèges | Pearltrees

  2. je découvre tardivement ton article et plusieurs phrases me font réagir.
    « On ne vous prendra pas pour une prostituée, parce que vous marchez en jupe à Perrache, ou Gare du Nord. »
    une partie des féministes américaines noires ont refusé de participer aux slutwalks justement car le mot slut faisait trop partie de leur histoire personnelle. J’avoue que c’est un point que j’ai mal compris – peut-être pourras tu me l’expliquer – car j’ai l’impression que quasi toute femme qui se promène seule la nuit est une putain (ce que Pheterson appelle le stigmate de la putain). Penses tu que cela soit accentué pour les femmes noires ?

    sur « une femme blanche a plus de chances d’être crédible qu’un homme noir »
    je me faisais dernièrement la reflexion – sur laquelle j’aimerais avoir ton avis – que dans certaines circonstances le sexisme s’efface devant le racisme (enfin pas tout à fait je m’explique). A diplomes et compétences égales, un-e noir-e ne sera pas embauché s’il est en compétitition avec un-e blanc-he.
    en revanche (et c’est là qu’il y a différence entre femme blanche et homme blanc) entre une femme noire et un homme noir, je pense qu’on tendra davantage à embaucher la femme. Je parlais ce jour ce « sexisme bienveillant » sur mon blog et je pense que cette embauche sera entachée de « racisme bienveillant » (la femme noire étant parée de diverses qualités ; j’ai ainsi souvent entendu dire qu’elle est « douce » « maternelle »).

    • Merci de ton commentaire! Beaucoup à dire, je ne sais pas trop à quoi te répondre d’abord…

      Je suis en accord avec toi lorsque tu parles du stigmate de la putain existant pour toutes les femmes qui montrent de l’indépendance (marcher seule la nuit, assumer d’avoir une vie sexuelle…). Néanmoins, la femme noire, au cours de l’histoire, a été particulièrement soit hypersexualisée (la femme noire n’a pas besoin de montrer de l’indépendance pour être considérée comme une chaudasse qui ne pense qu’à ça…Pensons aussi au tragique destin de Saartjie Baartman), soit réduite au rang de la « mama » (l’image de la grosse nounou aux grosses lèvres qui ne fait que cuisiner, de préférence au service de blancs).
      Disons que les deux faces complémentaires de lâfame (mère et putain) sont exacerbées pour une noire, dans notre imaginaire raciste et sexiste pour faire court.

      Pour la slutwalk, il y a deux points de désaccords.
      En effet, comme tu le devines, les femmes américaines noires se sentent considérées plus facilement par défaut comme pute et ont du coup du mal à réclamer ce mot. Contrairement aux femmes blanches, elles ont moins souvent droit au sexisme bienveillant qui les considérerait comme des choses fragiles qu’il faut protéger.
      Elles sont plus souvent violées, puisque ce sont des putes (et que les putes sont inviolables, hein. *Ironie*). Pour ma part, même en France, j’ai souvent ressenti que le harcèlement de rue que je pouvais subir était souvent sans ménagement, comme si j’étais une bête qu’on avait acheté ou comme si j’avais proposé des services de travailleuse, contrairement à d’autres de mes amies blanches qu’on appréhendait en créatures fragiles et dociles.
      L’autre point est plus subtil à comprendre pour nous francophones, mais il a une grande importance, c’est justement l’emploi du mot « slut ». Pour les féministes afro-américaines, l’utilisation de ce mot est problématique, car il montre que le féminisme par défaut est blanc. « Slut » n’est qu’un synonyme de putain, qui est plutôt réservé aux blanches justement. Les afro-américaines sont plutôt traitées de « hoe » et de « n*ga bitch », peut être après de « slut » dans la floppée d’insultes. Puis il y a eu THE signe de la slutwalk, qui a conforté beaucoup dans leurs positions sur cette entreprise…

      Sur le point sexisme vs racisme, c’est assez compliquée, je ne saurais dire (et comme on interdit les stats « ethniques » en France, on peut difficilement savoir), mais je partage ton sentiment que sur le cas de l’embauche, le privilège blanc aide.
      Et qu’en effet, devant un homme noir et une femme noire, l’effet pervers du sexisme privilégiera la femme noire (Cependant, je pense aussi cyniquement que parce que finalement ça fait tout en une personne pour le quota « minorité »).

      • je n’ai pas compris lorsque tu dis  » Puis il y a eu THE signe de la slutwalk, qui a conforté beaucoup dans leurs positions sur cette entreprise… ». en effet je n’avais pas pensé à l’hypersexualisation des femmes noires au moment même justement où les femmes blanches, elles étaient censées ne pas en avoir.
        j’ignorais également que les femmes noires étaient davantage violées ; j’ai lu quelles portent encore moins plainte que les blanches en revanche.

        merci pour la précision sur les termes anglophones.

    • Concernant l’idée que toute femme dans la rue la nuit est forcément une prostituée, la différence de traitement est peut-être dans un biais injuste du style « la femme blanche est à sa place, elle est sûrement en train de rentrer chez elle ». Le privilège encore.

  3. Ping: Intersectionnalité (Féminisme - LGBT) | Pearltrees

  4. Ping: Racisme | Pearltrees

  5. je n’ai pas dit que vous n’étiez pas féministe mais pas « féministe radicale' » et je ne comprends pas en fait pas pourquoi vous ne voulez pas du mot « féminisme » et que vous privilégiez « antisexisme ».
    Oui, je comprends ce que vous dites avec la comparaison avec l’homme antisexiste.Bon alors du coup, je comprends mieux votre méfiance. On est forcément méfiant avec les hommes antisexistes. On n’a peur qu’ils veuillent prendre la tête du mouvement féministe. Alors par contre je ne comprends pas que vous disiez qu’il y a des hommes qui subissent du sexisme parce que là c’est vous qui n’êtes plus cohérente.
    Quand vous dites que pour vous il y a des hommes qui subissent le sexisme c’est comme si vous disiez qu’il existe un racisme antiblanc. Le racisme antiblanc c’est du vent et je n’y crois pas. C’est juste l’argument des fachos pour justifier leur racisme anti-non-blancs.

    • C’est du pareil au même, vous distribuez des points de féminisme…
      Où est-ce que je dis que les hommes subissent le sexisme? Ah oui, nulle part. Je ne fais que rapprocher votre comportement avec le racisme, avec celui de ces hommes qui pensent être aussi opprimés par le sexisme (ce qui est faux, évidemment). J’utilise cet exemple pour vous faire comprendre, que non, vous ne pouvez PAS avoir les expériences des racisés (pas que ça soit souhaitable, hein).
      Quand vous dîtes  » nous les fameuses privilégiées blanches, (…) nous oppresse aussi « , j’ai juste envie de dire…non. Vraiment, non.
      Ca me fout la haine, et c’est ce genre de choses qui empêchent les unions.

      Le mot féminisme est aussi problématique en mon sens, car il porte aussi le stigmate du privilège blanc (bien souvent, féminisme = féminisme blanc en fait). Pour moi, c’est un mot qui peut poser problème de façon légitime (pas pour les raisons fallacieuses habituelles, qu’il y a le mot femme traduisant forcément la misandrie, et autres foutaises). Si ça vous intéresse, recherchez womanism (et Alice Walker) et des écrits de Bell Hooks, vous comprendrez mieux.

      PS : Par contre, je viens de comprendre la phrase qui vous posait problème, je clarifie…Oui, le sexisme affecte les hommes, comme les blancs sont affectés par le racisme, cad peu ou prou, seulement par empathie ou par retour pervers de la domination (exemple des hommes violés).

      • Bon OK mais n’ayez pas quand même la haine…peut-être ne s’agit-il que d’un désir d’être plus proche ? Merci en tout cas pour les conseils de lecture, j’ai pris note.

      • Bonjour, sur des blogs féministes, (crepegeorgette, acontrario), il est fait mention des injonctions patriarcales qui imposent aux hommes un comportement « masculin » : force, courage, combativité, … Peut-être ne s’agit il que du contraste avec les injonctions faites aux femmes : douceur, féminité, et cetera. En tout état de cause, je l’interprète comme le fait que les hommes aussi sont impactés par les injonctions patriarcales – même si, par ailleurs, ils jouissent du privilège masculin. Ces injonctions aux hommes sont aussi à combattre. Peut-on dire, dans ce cadre que les hommes aussi subissent le sexisme ? (Même s’il ne s’agit, encore une fois, que de quelque chose d’insignifiant par rapport à ce que subissent les femmes)
        Existe-t-il une transposition équivalente pour le racisme ?
        Désolé pour cette question de noob, venant d’un privilégié, homme blanc, hetero, cis, CSP+

        • Bonjour,
          Votre question est loin d’être une question évidente, contrairement à ce que vous pensez.
          Mais je pense qu’elle vient en partie d’une mauvaise formulation du problème qu’est le racisme.
          En fait, il faut savoir que la question du racisme a été posé avant celle du sexisme (le mot sexisme a été calqué sur le mot racisme), et si des parallèles entre les 2 oppressions peuvent aider à faire comprendre la réalité de l’oppression, il s’agit néanmoins de deux oppressions différentes dont les dynamiques diffèrent sur la question du « rôle ».
          Si en parlant féminisme, on considère des injonctions patriarcales qui imposent des rôles genrés aux dominées mais aussi aux dominants (même si la répartition des rôles est au profit des derniers), lorsqu’on parle racisme, les dominants et dominés n’ont pas de rôle à tenir à proprement parlé, autre que ceux voués à être dominés et ceux voués à dominer.
          Le racisme, c’est surtout définir le blanc comme la norme (et le positif), tandis que les « autres » sont renvoyés à une altérité négative complètement fantasmée (noirs = grands enfants, jaunes=cachés envahissants, arabes=agressifs…). Comme le blanc n’est pas pensé (référence invisible), on ne peut pas vraiment avoir une transposition équivalente à mon sens : il n’y a pas d’injonctions racistes faites aux blancs, puisqu’ils sont l’individu (pas de rôle blanc défini).
          Pour remédier au fait de penser comme blanc la référence, des études ont paru pour penser justement la blanchité (white studies).
          Si vous ne l’avez déjà lu, vous pouvez lire en introduction l’article « la question blanche » que j’ai déjà linké dans un de mes nombreux posts sur le racisme : http://lmsi.net/La-question-blanche-Premiere, et pour aller plus loin parcourir le blog du bougnolosophe qui propose de nombreuses pistes décoloniales (et beaucoup de références), notamment sur cette question : http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2009/10/visage-blanc-sur-fond-blanc.html

  6. Bon OK, je n’aurais pas du dire « fameuses ».

    « Compassion » ? Non, non, non et non ! Il n’y a pas de compassion là-dedans !!!
    C’est de la colère ! Une colère de folie ! Le racisme pourrit tout ! Si mon ami.e est traité.e comme un.e sous-humain.e, je ne peux pas le supporter non plus parce que l’autre c’est moi et moi c’est l’autre !

    J’ai le sentiment que vous ne voulez à aucun prix admettre que des Blanc.he.s puissent être indigné.e.s jusqu’à l’os, jusqu’au sang, par la ségrégation raciale. Et pourtant vous savez bien que des Blanches ont travaillé main dans la main avec Sojourner Truth et Harriet Tubman pour l’abolition de l’esclavage.

    Quand au sexisme qui affecte les hommes….alors là, non. La seule domination qui existe est masculine. Point barre.
    Le problème, je crois, c’est que vous n’êtes pas féministe radicale, d’ailleurs vous remettez en question le mot « féminisme ». Et là il y a bien des choses à dire.

    • C’est très drôle que vous me déniez le titre de féministe radicale *Ironie*…Je le remets en question, comme beaucoup d’autres l’ont fait. Et je pense d’ailleurs qu’elles étaient beaucoup plus radicales que bien d’autres, pour les droits pour tous-tes.
      Je crois que tout est dit : vous refusez à un homme de pouvoir croire aussi que c’est à propos de lui, et pourtant vous, vous vous le permettez pour le racisme…Il faut être cohérente : soit, un homme peut se comporter comme vous le faîtes (ce que je ne pense pas, remarquez…), soit c’est vous qui ne pouvez pas *privilège, toussa, toussa* (Vous comprendrez que je penche pour cette option).Transposons, voulez-vous?

       » « Compassion »? Non, non! C’est de la colère! Le sexisme pourrit tout. Les femmes aussi ont droit à l’égalité. Je saigne pour elles. Je ne peux le supporter. Mes amies sont traitées comme des sous-humaines. Je ne peux pas le supporter parce que l’autre c’est moi, et moi c’est l’autre. »
      Donc, un homme qui dirait ça subit le sexisme? Il est opprimé? Non, il « compatit » (traduction: il n’en a pas l’expérience, et ne peut que s’indigner de la situation d’injustice), les femmes pâtissent.

      Indignez-vous, mais ne parlez pas à ma place, écoutez quand on vous parle de racisme (de la même manière que les hommes doivent le faire, quand on parle de sexisme) et arrêtez de faire dérailler la conversation (ce que vous faîtes depuis un moment)…

      Bien sûr que des hommes et femmes blanches (devaient être indignés, comme des hommes alliés avec les féministes, devaient l’être) ont travaillé avec Sojourner et Harriet, mais étaient-ils les opprimés du racisme? Non! Et c’est quand ils étaient les meilleurs alliés qu’ils en pâtissaient éventuellement…

      Bref, pendant que vous ne comprenez pas ma réflexion sur le mot « féminisme », alors qu’elle a déjà eu outre-Atlantique, apportant des éléments qui me semblent au moins intéressants à considérer (ce qui était le simple but de cet ancien post), vous trouvez plus intéressant de dire que je ne suis pas féministe (rien qu’on a pas déjà vu, hein *sarcasme*), et d’aligner des points de bingo (Ca, j’y reviendrais).

      Ok.

  7. De plus, nous les fameuses privilégiées blanches, le racisme contre les Noir.e.s nous oppresse aussi chaque fois que nous sommes avec des Noir.e.s et c’est pour cela que nous DEVONS NOUS UNIR.
    Hier j’étais chez une copine qui m’a raconté que quand elle était jeune, elle était dans un train bondé et il n’y avait pas de place pour dormir. Elle s’endormait et tombait sur l’épaule d’un Noir assise à côté d’elle et quand le contrôleur a vu cela, il a voulu lui donner une couchette gratuite, juste pour pas qu’elle dorme sur l’épaule d’un Noir ! Et puis à la fac à Paris, elle passait pour une salope quand elle se promenait avec ses amis camerounais sans compter que sa copine camerounaise se faisait traiter de pute et que c’est insupportable d’avoir une amie qui se fait traitée de pute à cause de sa couleur. Que faire ?
    Autre cas : ma fille s’est trouvée un jour attablée dans un café avec trois enfants dont un Noir. Un vieux raciste a cru que c’était ses enfants, en réalité c’était de la famille et des amis de son copain. Comme elle est jeune et jolie, le type a du trouvé insupportable qu’elle ait pu « coucher avec un Noir » (grand crime) et s’est mis à la traiter de salope en plein café. Les enfants se sont mis à pleurer et il n’y avait pas moyen de faire taire le type. Ma fille a fini par se lever et a laissé libre cours à sa colère en lui tapant dessus (ce pour quoi je l’ai d’ailleurs félicitée) ! Le type a porté plainte chez les flics pour coups et blessures. Heureusement la plainte a été classée sans suite.

    Mais voilà. Nous ne sommes pas des ennemi.e.s et votre calvaire nous pèse parce que les réactions racistes- elles émanent majoritairement des hommes blancs même s’il y a un tas de femmes blanches racistes également – elles nous affectent dans nos amitiés, dans notre liberté de fréquenter qui on veut comme on veut sans être à notre tour discriminées. On ne peut continuer à supporter ça.

    • Vous dites reconnaître votre privilège, pourtant que vient faire des mots comme « fameuses »? Vous dites que le racisme vous oppresse? Non, et non! Compatir n’est pas pâtir! Vouloir aider, c’est très bien mais que vous le vouliez ou non, vous faites partie des dominants en ce qui concerne le racisme. Si vous ne voulez pas l’accepter pleinement, vous n’êtes pas une alliée, ne vous en déplaise…Oui, comme le sexisme affecte aussi les hommes, mais les premières victimes sont les femmes. Ben pour le racisme, c’est pareil, les « colorés » sont les premiers opprimés, ce n’est pas à propos des blancs, ne rendez pas ça à propos des femmes blanches!

  8. Bon d’accord, il y a le privilège blanc mais c’est surtout un privilège masculin pour ce qui est d’être écouté (sans e) et respecté (sans e). Il y a aussi des clichés par exemple sur les blondes qui sont des idiotes ou des putes (ou les deux). Il y aussi ceux qui pensent que si on est mère, on est automatiquement faible intellectuellement. Je me suis entendu dire cela.
    En tant que blanches et surtout blonde ou blonde-rousse (comme moi), pas la peine de s’imaginer aller se balader toute seule en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou en Inde. Alors que j’ai une copine brune qui l’a fait sans problème.
    C’est le syndrome Marilyn Monroe qui en dehors de l’Amérique et de l’Europe est percue comme une pute.
    Tu es une femme, tu ne peux pas te promener seule la nuit, nulle part. Et puis moi aussi, je me suis déjà fait aborder comme si j’étais une pute parce que je poireautais dans la rue à 1h du matin à attendre quelqu’un. Et pas seulement là.

    Après d’accord, il y a les discriminations que je ne subis pas du tout :
    – dans le cas de chercher un logement. Quoi que…une fille seule est toujours suspecte. Il te faut des parents qui cautionnent, Par contre si tu es mariée, c’est bon. Ou bien si tu as un CDI avec un salaire qui fait plus que le smig.
    – ou d’être ressentie comme une potentielle voleuse quoi que : les vieilles ont peur des jeunes et quand on est jeune on est toujours suspecte, par contre ca s’arrête après un certain âge et là les petites vieilles, en effet, se réfugient chez toi si des pas assez blanc.he.s traînent dans le coin. Et finalement, c’est pas non plus agréable. En revanche, être prise pour une employée de magasin, cela m’est arrivée pas qu’une fois.
    – les médias, oui, sans conteste, ils nient l’existence des Blacks. Là d’accord à 100% et cela me choque aussi.
    – sur la beauté, que dire…je ne comprends tellement pas que l’on ne voie pas la beauté des non-blanc.he.s que j’en reste toujours sur le cul. J’ai vraiment halluciné quand j’ai lu tout ce tombereau de fumier sur le physique de Nafissatou Diallo qui a été déversé pendant l’affaire DSK et je n’ose même pas dire que je n’ai jamais un seul instant percu Nafissatou Diallo comme moche, jamais de la vie, de peur de passer pour une menteuse, genre obséquieuse. Tous celleux qui ont dit cela, leur mocheté intérieure s’est lue sur leur face et s’y lit toujours depuis. Illes sont à gerber.
    – On ne se permettra pas de vous toucher les cheveux sauf là encore si vous avez des cheveux qui sortent de la norme. Cela arrive aussi aux rousses !!!!

    Et puis, j’ai bien repéré mes privilèges, il ne faut pas croire. Et cela m’a plus d’une fois choquée. Car tout le monde n’est pas sourd et aveugle.
    Par exemple une fois quand on m’a fait passer devant tout le monde dans un cabinet d’oculiste parce que j’étais la seule blanche, ou toutes les fois où on ne me contrôle pas là où des non-blanc.he.s se font contrôler. Cela m’est même arrivé d’insister pour être aussi contrôlée mais ca rend hargneux les keufs, faut faire gaffe.

    Néanmoins merci pour cet article. J’aime bien qu’on mette tout sur la table et qu’on trie. On va peut-être avancer dans notre compréhension mutuelle 🙂

    • Entre un homme blanc et un homme noir, lequel des deux est le plus légitime? Le privilège blanc permet aussi un respect et un crédit automatiques (que vous ne voyez pas!). Ce n’est pas QUE un privilège masculin, d’ailleurs sur plusieurs plans, une femme blanche a plus de chances d’être crédible qu’un homme noir…Le privilège est sournois, et cela se voit que vous ne le voyez pas entièrement (ce qui est normal, hein, n’y voyez pas d’attaque personnelle)… Votre dernier article en est un exemple criant, que je n’ai pas osé commenter (c’était trop un facepalm pour moi, désolée).

    • Tu racontes n importe quoi je suis blonde et je vais souvent au Maroc 2fois par an depuis 24 ans je suis comme une reine on me respecte partout et on ne m ennuie jamais

  9. Tellement bien dit…à chacun de trouver sa place dans une société qui a ses règles et ses codes de conduite toutes origines et toutes couleurs confondues…

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